Bonjour, dans cette leçon, vous allons nous intéresser aux incidences du cycle de vie sur les comportements de mobilité des citadins dans les villes d'Afrique. Pour appréhender les différences de comportement, donc de mobilité, selon la position dans le cycle de vie de l'individu, alors, nous allons aborder la leçon en quatre chapitres, on va voir d'abord les niveaux de mobilités, les mobilités des jeunes, les mobilités des adultes et enfin les mobilités des personnes âgées. Si nous regardons les niveaux de déplacements moyen selon les tranches d'âge, et dans les trois capitales africaines, nous voyons que nous avons des différences sensibles selon la position dans le cycle de la vie. Observez les colonnes extrêmes, les jeunes (14-18 ans) et les personnes âgées de plus de 55 ans, alors on observe que, globalement, il y a un écart d'au moins deux déplacements en moyenne entre la mobilité de ces jeunes et la mobilité des personnes âgées. Maintenant, entre les deux, selon les villes, cette mobilité ira en baissant progressivement de la jeunesse vers la vieillesse. Ailleurs, il y a un net accroissement relatif de cette mobilité quand on arrive à l'âge adulte, avant de commencer à baisser en allant vers le troisième âge. Pour appréhender cette mobilité des jeunes, nous allons étudier le cas des lycéens et des lycéennes. Les lycéens et lycéennes se trouvent dans la tranche d'âge des plus jeunes, donc de 14 à 18 ans, pour l'essentiel d'entre eux. Leur vie est rythmée par les études. Alors, qu'est-ce qu'on peut noter dans leur mobilité? C'est d'abord que les hommes, les lycéens, se déplacent un peu plus que les lycéennes : 4,7 déplacements pour les lycéens, contre 3,7 déplacements pour les lycéennes. Les autres caractéristiques de leur mobilité, c'est d'abord une mobilité de proximité, [AUDIO_VIDE] et c'est surtout, une mobilité dominée par la marche à pied. Ca s'explique aisément du fait de la localisation de leurs établissements, donc des établissements qui sont en général des services urbains de base, et donc qui sont en général très proches des lieux de résidence de ces élèves. Ce qu'on peut encore noter chez les lycéennes, c'est déjà qu'il y a une certaine mobilité liée à l'activité domestique déjà chez les jeunes filles, chez les lycéennes donc. Les étudiants et les étudiantes se trouvent dans la tranche d'âge suivante, donc la tranche d'âge des jeunes adultes qui vient après la tranche d'âge des jeunes. On constate que ces étudiants et ces étudiantes se déplacent plus que leurs cadets. On a au moins cinq déplacements chez les étudiants, contre quatre déplacements chez les étudiantes. Au-delà de ça, ce qu'on peut également noter, c'est que étudiants et étudiantes ont une mobilité beaucoup plus diversifiée. Donc, mobilité beaucoup plus diversifiée parce tout simplement, les distances à parcourir sont plus grandes, donc le champ, l'aire de mobilité s'élargit. Pourquoi? C'est toujours dû au fait que les établissements d'enseignement supérieur sont rares et généralement ne sont pas au niveau des aires de résidence. Alors, l'autre chose également qui apparaît, c'est que, en gagnant en âge, l'étudiant ou l'étudiante voit son réseau s'élargir et ceci fait que sa mobilité est beaucoup plus diversifiée, aussi bien dans l'espace que dans le temps par rapport à la mobilité des plus jeunes. Selon la tranche d'âge observée, on voit apparaître les rapports de genre dans la mobilité. On a vu que la mobilité des jeunes filles était beaucoup plus faible que la mobilité des garçons, qu'ils soient lycéens ou étudiants, et on voit que, chez les étudiants il y a un apprentissage des comportements des adultes qui commence à transparaître. Donc avec une attention beaucoup plus particulière à accorder à la sociabilité, alors que chez les filles une attention beaucoup plus particulière est accordée à la sphère domestique. Par exemple, à Ouagadougou, les étudiants passent une heure de moins que les étudiantes dans le domicile, mais ils ont deux heures de plus qu'ils consacrent à une mobilité appartenant à la sphère sociale. Cette photo prise dans un quartier résidentiel populaire de Dakar, montre les rapports de genre qui existent dans la mobilité au niveau adulte. Ces rapports c'est que les femmes se marient beaucoup plus jeunes que les hommes, ce qui fait que lorsqu'elles sont encore jeunes adultes, elles sont surtout confinées à des tâches domestiques, qui structurent donc leur mobilité, une mobilité de proximité, alors que quand elles avancent en âge, le fait d'avoir un enfant, le fait d'avoir une vie confiée, leur permet de s'alléger de certaines taxes domestiques et de pouvoir donner plus de temps à la sphère professionnelle et à la sphère de sociabilité. Par contre, les hommes, en général, quand ils deviennent adultes, l'essentiel de leur mobilité entre dans la sphère professionnelle et s'exerce sur des aires de fréquentation élargies, qui nécessitent toujours des arbitrages en termes de moyens de transport pour satisfaire le besoin de mobilité. Qu'est-ce qu'il en est de la mobilité des personnes âgées? Alors, le constat général est qu'il y a une moindre mobilité, il y a une baisse des déplacements effectués par ces personnes qu'on appelle du troisième âge. Ceci est lié à trois faits, le premier, c'est qu'il y a des difficultés physiques qui rendent de plus en plus le déplacement comme une contrainte, la deuxième chose, c'est qu'il y a la disparition des déplacements professionnels parce que l'individu arrive à la retraite et la troisième chose c'est qu'il y a une position générationnelle qui permet donc de transférer certains motifs de mobilité à des plus jeunes, chez les femmes, par exemple, faire les achats, l'accompagnement, revient à des personnes plus jeunes que les femmes du troisième âge. Et chez les hommes également, la sociabilité va se réduire dans la mesure où cette personne du troisième âge devient l'individu qu'on visite et non plus maintenant l'individu qui visite. Alors l'essentiel de leurs déplacements devient des déplacements de proximité. Déplacements de proximité, de sociabilité pour les femmes et de religion pour les hommes. Après avoir vu les caractéristiques des comportements de mobilité aux différentes positions dans le cycle de vie de l'individu, ce qu'on peut constater est que, plus on avance en âge, plus les rapports de genre s'amplifient dans les comportements de mobilité. Voila. Nous sommes arrivés au terme de cette leçon sur les mobilités urbaines et le cycle de vie. Dans une prochaine leçon, on verra les relations qui peuvent exister entre les comportements de mobilité et les conditions de vie des citadins. Au revoir. [AUDIO_VIDE]